Innovation 29/02/2016

Boîtes noires - un test riche en enseignements, mais une étude approfondie est nécessaire

De février 2015 à octobre 2015, AG Insurance a mené un projet pilote auprès de 80 membres du personnel, dont les voitures ont été équipées d’une « smart box », aussi appelée boîte noire. Les résultats de ce test  montrent que la boîte noire, qui analyse en direct le comportement des conducteurs, a un effet positif sur la conduite de 2 conducteurs sur 3. Mais avant d’aller plus loin et d’utiliser cette technique dans une offre « Pay how you drive », des études approfondies sont certainement nécessaires.



Dispositif très répandu aux Etats-Unis et de plus en plus populaire au Royaume-Uni et en Italie, la boîte noire automobile et ses effets sur le comportement au volant sont encore très méconnus dans notre pays. C’est dans cette optique qu’AG Insurance a souhaité mener un pilote de 9 mois auprès de 80 membres du personnel. « Notre objectif était de faire connaissance avec ce type de dispositif, de voir en quelle mesure il était fiable, comment les conducteurs réagissaient aux signaux de ‘mauvaise’ conduite, et quels effets pouvaient être constatés sur leur comportement », explique Bertrand Roosen, Directeur Marketing Non-Vie.


Concrètement, la boîte noire est insérée dans le véhicule et mesure en temps réel toutes les actions du conducteur : la manière de freiner, d’accélérer, de prendre les tournants… Pour les participants qui disposaient aussi d’un IFD (Instant Feedback Device) en plus de la boîte noire, un signal leur était donné en direct quand ils freinaient trop brusquement ou accéléraient trop rapidement, par exemple. Via un site internet ou une application smartphone, les participants pouvaient également consulter leurs résultats et leur évolution dans le temps, voir s’ils avaient une conduite trop brusque ou trop rapide ; et adapter ainsi leur comportement en fonction. Sur base volontaire, certains d’entre eux faisaient même partie d’un jeu, une sorte de « compétition », dans laquelle leur score était comparé à celui d’autres collègues.


Amélioration du comportement au volant chez 2 participants sur 3


L’une des principales conclusions du test est que le comportement de conduite est positivement influencé par la présence de la boîte noire chez 2 participants sur 3. « Le comportement de conduite s’améliore encore plus significativement (30 %) chez les participants au jeu et chez ceux qui disposaient de l’IFD », souligne Bertrand Roosen. Dans ces deux groupes, tous les paramètres mesurés ont positivement évolué, surtout dans les 2 premiers mois du test : accélération, vitesse, manière d’aborder les tournants, freinage, nombre de tours/minute. Après quelques mois, on ne remarquait plus de nouvelle amélioration.


Une étude approfondie est nécessaire


L’un des objectifs du test était d’analyser la fiabilité de cette technologie et de voir dans quelle mesure les conducteurs acceptaient les signaux de ‘faute’. Sur ce plan, il a été constaté que les données que le système enregistrait et les signaux qui étaient émis n’étaient pas toujours fiables. Certains participants ont également émis des doutes sur la crédibilité du système, lequel n’a eu quasiment aucun impact sur leur comportement de conduite. Bertrand Roosen : « A l’heure actuelle – et  sans diminuer l’utilité des boîtes noires – il ne nous paraît pas indiqué de développer, sur la base de ce type de système de « monitoring » une offre selon le principe du « Pay how you drive ». Pour le faire, des études approfondies sont nécessaires et nous continuons à suivre de près les évolutions technologiques, notamment parce qu’elles peuvent avoir un effet sur la sécurité routière en général. Nos collègues d’Ageas au Royaume-Uni et en Italie ont déjà plus d’expérience avec ce type de systèmes et nous en discutons ensemble. Cependant, le marché belge n’est pas celui du Royaume-Uni ou de l’Italie, donc les conclusions à tirer peuvent être différentes en fonction du pays. »


Est-ce que le « Pay How You drive » est une solution pour les jeunes ?


Dans certains pays, ce type de systèmes est souvent utilisé pour influencer les primes élevées des jeunes conducteurs. Est-ce que cela peut être une solution en Belgique ? Bertrand Roosen : « Ici aussi, la prudence est de mise. Une étude du SPF Economie de 2013 montrait que la prime moyenne de la RC Auto pour un jeune entre 18 et 25 ans se situe autour de 820 EUR et diminue avec l’âge. Elle montre également que de nombreux jeunes ont plutôt choisi de rouler avec la voiture de leurs parents. De plus, il y a d’autres technologies qui peuvent offrir une solution aux primes élevées des jeunes. »


Les systèmes d’aide à la conduite


Bertrand Roosen fait ici référence à l’évolution très forte et rapide sur le plan des systèmes d’aide à la conduite intégrés dans les véhicules. Des systèmes comme le freinage automatique d’urgence et le régulateur de vitesse deviennent de plus en plus performants et les études montrent clairement qu’ils diminuent sensiblement le risque d'accident. AG Insurance investit donc pour l'instant dans la promotion de ces systèmes d'aide à la conduite, entre autres par une réduction sur la prime d'assurance pour toute personne dont la voiture est équipée de tels systèmes.



     
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