Filip Corten
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Mieux vaut prévenir que guérir !

Forte reprise des marchés boursiers

​Ces dernières semaines ont été bénéfiques pour les marchés d'actions. En effet, depuis le début de l'année, l'Eurostoxx a progressé de 13 % tandis que les marchés boursiers mondiaux ont gagné près de 10 %.

Depuis le creux de la mi-octobre 2022, la reprise a dépassé les 20 %. Compte tenu de la dynamique très positive et des valorisations favorables affichées sur le marché il y a quelques mois, nos portefeuilles sont désormais surpondérés en actions. Cette approche est-elle toujours justifiée ? Prenons le temps de faire un état des lieux.

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Il est temps de faire le point 

Les résultats positifs observés ont conduit à une augmentation progressive de la valorisation. En effet, la reprise des marchés est due à une « expansion multiple ». Cela signifie qu'une augmentation du ratio cours-bénéfices est à l'origine de l'embellie actuelle. Et ce, même si les bénéfices des entreprises ne laissent, pour l’heure, entrevoir aucun signe de reprise.

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Le graphique montre qu'au cours de l'année écoulée, les prévisions de bénéfices des entreprises ont été systématiquement revues à la baisse. On ne peut donc pas parler d’un véritable revirement. En effet, la tendance reste négative, surtout aux États-Unis. Or, pour donner suffisamment d'oxygène à l'embellie actuelle sur les marchés boursiers, une reprise soutenue des bénéfices des entreprises est nécessaire. Les valorisations ne peuvent en effet pas continuer à augmenter.


Dans l'attente d'une reprise économique

De plus, nous constatons que les indicateurs avancés tels que l'ISM conservent des niveaux inférieurs à 50, ce qui indique un faible niveau d'activité économique.  Historiquement, on observe une bonne corrélation entre l'évolution de ces indicateurs avancés et les performances des actions. Aujourd'hui, les marchés boursiers anticipent déjà une nette reprise de l'économie. La hausse actuelle de 10 % enregistrée sur le marché boursier américain correspond à un indice PMI de 55 (contre 46 aujourd'hui). Par conséquent, l'économie doit déjà se redresser assez fortement pour pousser le marché boursier encore plus haut à court terme.

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Un tel redressement pose par ailleurs question. L'inflation sous-jacente se maintient obstinément à des niveaux historiquement élevés, ce qui conduit les banques centrales à poursuivre leurs politiques monétaires restrictives. En effet, la Fed et la BCE continuent de plaider en faveur d'une augmentation des taux d'intérêt pour enrayer l'inflation. 

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En raison des mesures prises par les banques centrales au cours de l'année écoulée (les taux directeurs européens ont déjà été relevés de 3,50 %), on constate que la masse monétaire en circulation dans l'économie a fortement diminué. Or, c'est précisément la quantité d'argent en circulation dans une économie qui favorise la croissance future. L'argent doit en effet se déplacer pour permettre la croissance. Compte tenu de la forte baisse de la masse monétaire, la croissance économique d'ici la fin de l'année pourrait être beaucoup plus faible que ce que le marché anticipe actuellement. Reste également à voir quel sera l'impact final des mesures déjà adoptées. La masse monétaire pourrait encore diminuer, même si les banques se montrent plus strictes dans l'octroi de crédits à la suite des problèmes rencontrés par le Crédit suisse et la Silicon Valley Bank, entre autres.

Quelles décisions prenons-nous vis-à-vis de nos portefeuilles ?

En résumé, les risques pour les marchés d'actions semblent avoir augmenté à court terme. Les bonnes performances de ces derniers mois anticipent une reprise économique qui reste actuellement très précaire. Les investisseurs pourraient donc profiter d'un rapport économique inférieur aux attentes pour capter des bénéfices. Dans cette perspective, notre comité d'investissement a décidé de ramener la surpondération en actions de nos fonds mixtes de la branche 23 à une position neutre. Compte tenu des taux d'intérêt actuels, les obligations constituent une alternative intéressante dans l'attente d'une meilleure visibilité économique.